San Pellegrino in Alpe, le village le plus haut des Apennins

L’histoire de San Pellegrino in Alpe est mêlée de légendes : on raconte que le fils du roi d’Écosse, à la mort de son père, renonça au trône et à la couronne pour partir d’abord en Terre Sainte puis en Italie, où il vécut en ermite jusqu’à presque cent ans ; on raconte qu’il écrivit son histoire sur l’écorce d’un arbre peu avant sa mort et que son corps, surveillé par des animaux, fut retrouvé par une femme grâce à l’apparition d’un ange dans un rêve. C’était en 643 après J.-C., et à l’endroit où elle a été trouvée, un sanctuaire dédié aux ermites Pellegrino et Bianco et, plus tard, un hospice furent construits pour accueillir ceux qui venaient vénérer les saints.

Depuis des siècles, S. Pellegrino in Alpe est un lieu de pèlerinage et, aujourd’hui encore, des fidèles du monde entier se rendent au sanctuaire pour voir les restes des saints et leur rendre hommage. La particularité de ces restes est leur emplacement : ils se trouvent juste à la frontière entre les régions d’Émilie et de Toscane, de sorte que les saints, placés derrière le maître-autel dans l’urne à l’intérieur du petit temple de Matteo Civitali, reposent avec la tête et le torse en Émilie et le reste du corps en Toscane.

Outre l’histoire fascinante de San Pellegrino in Alpe, le village propose également d’autres activités culturelles telles que le musée ethnographique Don Luigi Pellegrini, situé à l’intérieur de l’ancien hospice qui offrait refuge, hébergement et nourriture aux pèlerins.
Aujourd’hui, le musée ethnographique présente les pièces dans lesquelles les voyageurs de passage étaient accueillis, des objets qui racontent les pièces des maisons, de la cuisine à la chambre à coucher, la vie en montagne, le travail du vin et d’autres métiers traditionnels comme l’agriculture, la cordonnerie, la forge, la menuiserie, le métier à tisser et la couture, la laiterie et l’art de la fabrication des bougies en cire.

Les personnes qui viennent en pèlerinage ou qui souhaitent explorer les environs au cours de randonnées passionnantes ne doivent pas manquer le Giro del Diavolo (Tour du Diable). Le rituel, pratiqué depuis des siècles, consiste pour le pèlerin à prendre une pierre de taille proportionnelle au péché à expier, à monter du village jusqu’en dessous de la crête par une montée abrupte de pénitence, et à déposer la pierre aux « Sassi del Diavolo » (pierres du diable), un monticule de pierres devenu immense au fil des siècles. Ce rituel dérive de la légende selon laquelle le diable aurait voulu tenter l’ermite Pellegrino, mais ce dernier l’aurait frappé avec une telle force qu’il aurait tourné trois fois sur lui-même (d’où la tradition de faire trois fois le tour de la pile de pierres) et aurait ensuite atterri sur les Alpes apuanes, les trouant et créant au passage l’actuel Monte Forato (littéralement, le « mont troué »).

Le sentier de montée et de descente est assez facile et c’est aussi l’occasion d’admirer l’ensemble des Apennins et de la plaine du Pô jusqu’aux Alpes et de partir en famille pour un après-midi de randonnée dans la nature, avec la possibilité de se reposer au Rifugio Battisti (ou La Foce).

San Pellegrino in Alpe est également traversé par la Via Vandelli, un ancien sentier muletier commandé par le duché d’Este pour relier Massa à Modène, un vrai régal pour les randonneurs souhaitant explorer les sommets des Alpes apuanes.

Pour plus d’infos :

Sanctuaire de San Pellegrino in Alpe

Rifugio Battisti (La Foce)