L'itinéraire proposé traverse un territoire unique, également connu sous le nom de Crete Senesi ; il commence à Sienne et se développe au sud de la capitale. Les argiles grisâtres donnent des formes et des couleurs spectaculaires au paysage accidenté, où des collines arrondies et dénudées se succèdent à perte de vue, parsemées ici et là de bois clairsemés au sommet des collines, cachant d'anciennes églises paroissiales ou abbayes, quelques belles maisons rurales et quelques villages millénaires. L'histoire du peuplement des Crete documente la présence de communautés étrusques qui sont connues par les nécropoles et les résidences princières.
Les origines de Sienne se perdent dans l'ère étrusque, et la légende veut qu'elle ait été fondée par Senio, fils de Remus (frère de Romulus, roi de Rome).
Sur le site de l'établissement étrusque (dont on peut voir les traces au Musée Archéologique), une colonie militaire romaine a été établie à l'époque d'Auguste, Saena Iulia, qui s'est développée au cours des siècles suivants grâce à sa situation (la ville se trouvait sur la route consulaire Cassia, la Francigena).
Le Musée Archéologique de Sienne est situé dans le merveilleux Complexe muséal de Santa Maria della Scala, dans des salles suggestives creusées dans le tuf et qui servaient autrefois d'entrepôts à l'ancien hôpital du XIVe siècle. Dans le musée, vous pourrez admirer des vases attiques, des buccheri, des urnes en albâtre, des sarcophages en marbre, des stèles funéraires, des pièces de monnaie anciennes, des objets en or et des objets de la vie quotidienne.
Le village de Rapolano Terme est célèbre pour son utilisation des eaux thermales, qui, après les Étrusques, a été maintenue par les Romains, jusqu'à nos jours.
Dans le territoire de Rapolano, les eaux émergent du sous-sol à une température de 8 à 40° C ; ce sont des eaux sulfureuses-bicarbonatées-calcaires avec des quantités importantes de calcium, magnésium, sodium et potassium, ce qui leur confère des propriétés sanitaires remarquables. Il y a deux stations thermales : Terme Antica Querciolaia et Terme S. Giovanni.
À noter les vestiges du Complexe thermal étrusque-romain de Campo Muri, fréquenté depuis le IIIe siècle avant J.-C., dont les découvertes sont aujourd'hui exposées au Musée de Palazzo Corboli d'Asciano.
Une autre ressource fondamentale de la région est le travertin de Rapolano. L'utilisation de cette pierre locale, en tant que matériau de construction (et pas seulement), remonte à l'Antiquité : les Étrusques semblent être la première population de la région à avoir basé une partie de son économie sur l'exploitation de cette importante pierre locale. Au cours des siècles, le travertin de Rapolano a été utilisé dans de nombreux palais et bâtiments de la région de Sienne. La Torre del Mangia, sur la Piazza del Campo à Sienne, en est un exemple.
Rapolano Terme est un village intéressant à visiter et nous vous suggérons de visiter le Musée de la civilisation rurale situé dans la Grancia di Serre.
Le territoire d'Asciano était habité par d'importantes familles étrusques, dont les Hepni et les Marcni, propriétaires de l'impressionnante nécropole de Poggio Pinci et du Tumulo del Molinello, situé à quelques kilomètres de l'actuelle ville d'Asciano. Pour preuve de leur richesse, il suffit d'admirer les nombreux objets funéraires aujourd'hui conservés au Musée de Palazzo Corboli.
Un autre trésor est conservé au cœur de la ville : une précieuse mosaïque polychrome, trace survivante d'un magnifique édifice de l'Antiquité tardive (IVe siècle après J.-C.), placé pour contrôler la confluence des trois principaux cours d'eau qui caractérisent le territoire.
En se promenant dans les rues du centre aujourd'hui, il est possible de reconnaître quelques traces précieuses du Moyen Âge, comme la pittoresque Piazza del Grano, avec sa fontaine du XVe siècle et le Palazzo del Podestà, ainsi que les intéressantes églises et chapelles situées à divers endroits à l'intérieur et à l'extérieur des anciens murs.
Immergée dans une forêt de cyprès, de pins, de chênes et d'oliviers, l'Abbaye de Monte Oliveto Maggiore domine le paysage des Crete Senesi et constitue l'un des monuments religieux les plus importants de Toscane, tant pour l'importance historique et territoriale qu'elle a toujours eue que pour les chefs-d'œuvre d'art qu'elle abrite.
L'abbaye a été fondée en 1319 lorsque quelques nobles siennois, Bernardo Tolomei, Patrizio Patrizi et Ambrogio Piccolomini, se sont retirés dans un lieu solitaire pour vivre selon la règle de saint Benoît.
L'intérieur abrite de véritables joyaux de la peinture de la Renaissance italienne, avec des œuvres de Luca Signorelli et Giovanni Antonio Bazzi connues dit Le Sodoma. La Bibliothèque monastique contient plus de 40 000 volumes, parchemins et incunables. Au bout de la salle, un escalier mène à la pharmacie, qui contient une importante collection de jarres du XVIIe siècle contenant des herbes à partir desquelles on fabrique encore aujourd'hui des cordiaux et des digestifs.
Le territoire de Murlo est exclusivement vallonné et se situe entre la vallée de la Merse et la vallée d'Arbia.
Le Poggio delle Civitate était sans doute un lieu vivant et animé déjà avant l'époque étrusque. Ce lieu, particulièrement riche en minéraux et au sol fertile, a été choisi comme site d'implantation et constitue un exemple très rare de « usine antique », caractérisée par un grand nombre de productions différentes.
Des périodes beaucoup plus récentes ont également laissé des traces indélébiles dans l'histoire et le territoire de Murlo. L'une de ses histoires les plus importantes est celle des mines, créées vers la fin du IXe siècle à la suite de la découverte de gisements de charbon à Pratacci. Un véritable village est né, avec plusieurs fours. Le site de production a eu une longue vie et a eu un effet profond sur l'économie locale jusqu'à sa fermeture.
Le musée archéologique est aménagé à l’intérieur de l'ancien Palazzo Vescovile et de la maison contiguë. De nombreuses pièces archéologiques provenant du territoire communal y sont conservées, dont, outre le mobilier funéraire de la nécropole de Poggio Aguzzo (VIIe siècle avant J.-C.), les matériaux trouvés dans le site étrusque de Poggio Civitate, l'une des plus importantes découvertes concernant la population de l'Étrurie du Nord.
Les fouilles de Poggio Civitate ont, en effet, mis au jour les extraordinaires vestiges d'une demeure princière, qui témoignent de deux phases de construction différentes (orientalisante et archaïque), remontant aux VIIe-VIe siècles avant J.-C.
